mardi 25 septembre 2012

La prairie sauvage

Mon terrain étant plutôt grand, j'aimerais réserver une partie pour une prairie sauvage. L'idée, c'est d'avoir une prairie fleurie, avec le maximum d'espèces sauvages, des graminées, et des plantes qui fleurissent joliment, pas trop haut.
L'avantage, outre l'esthétisme des fleurs évidemment, est indéniablement la diversité ! Bio évidemment,la diversité :-) On laisse prospérer un tas de plantes qu'on n'aurait pas l'idée de mettre dans des massifs, mais qui attirent spécifiquement certaines espèces animales, des papillons, des insectes, des pollinisateurs, des oiseaux, ...


Sous nos climats, ce genre de prairie se développe en général sur des terrains plutôt pauvres, secs, et ensoleillés. Ce sont ces prairies qui offrent la plus grande variété de fleurs, car les graminées se ne se développent pas trop haut, et laissent les plantes à fleurs fleurir, et ce d’autant plus abondamment que le sol est pauvre.

J'ai, dans le fond de mon terrain, un emplacement qui correspond exactement à ça : les herbes s'y développent moins hautes qu'ailleurs, et un certain nombre d'espèces à fleur y prospèrent.
Le terrain est bien pentu à cet endroit là, et la roche affleure parfois : donc sol bien drainé !

Mon projet est donc d'ajouter un peu plus de couleur avec des fleurs, sauvages ou pas, mais surtout colorées.
Mais comment faire ?


Pas question d'enlever les plantes existantes, de retourner la terre, et de semer un mélange type prairie fleurie, comme c'est conseillé sur les paquets de graines conçus pour ce genre de chose. La surface est trop grande (enfin je trouve : j'ai une tendance à la flemme :-)) et puis je ne veux pas détruire ce qui est déjà installé.

Une première idée est de semer en place des graines de fleurs qui vont bien. Le problème, c'est que les jeunes plantules vont vite rencontrer la concurrence redoutable des plantes déjà installées, et auront bien du mal à pousser, manquant d'eau et de lumière.


Une autre idée serait de repiquer des godets de vivaces. C'est un peu mieux, mais il faut assurer un arrosage suivi au moins pendant la première année. Je peux vous dire que c'est plutôt sec l'été. D'ailleurs, les érables que j'ai plantés à proximité depuis 6 ans ne poussent pas : ils manquent d'eau. Impossible d'aller arroser régulièrement cette surface (et puis je n'ai pas de puits)).
Vous les voyez sur la photo ci-dessous, les érables ? Non, non, il n'y en a pas que deux :-)


Il me reste une solution : les plantes bulbeuses. Elles ont suffisamment de réserves pour pouvoir se développer sans craindre d'être étouffées par les plantes déjà installées.
J'ai installé des narcisses des poètes, et des lis botaniques. Ça marche très bien, mais il y a quand même un inconvénient : quand les bulbes ne réapparaissent pas l'année suivante, on est en droit de penser que des rongeurs se sont régalés ...
J'ai perdu la moitié de mes lis en un an, tous mes narcisses l'année suivante, et même ceux plantés à l’automne dernier n'ont pas montré un bout de feuille ...
J'envisage de mettre un grillage autour des bulbes, mais je ne sais pas si ça marcherait bien.

Lis davidii

Ce lis ci-dessous, je ne sais pas lequel c'est. Il ne ressemble à aucun de ceux que j'ai acheté. De la même façon, l'année dernière, j'avais un lis rouge, que je n'avais pas acheté non plus !


Et ici, les lis jaune sont des Lis leichtlinii .


Les lis, par contre, ne se plaisent pas en plein soleil. Je les ai donc mis dans la partie qui est un peu ombragée par les arbres du voisin. Ça a l'air de leur convenir.

Cette année, j'ai essayé le semis, mais d'une façon particulière. J'ai décapé la terre sur 1 m² à peu près, puis j'ai semé quelques graines, et recouvert de compost. Et ainsi de suite jusqu'à épuisement des graines :-) Les pluies d'automne et la chaleur (relative) leur permettront de germer et de prendre un peu d'avance pour le printemps prochain.

On voit bien ci-dessous les fameux "trous" derrière les lis. Ce n'est pas très esthétique pour l'instant ...


Et ensuite, comment l'entretenir, cette prairie ? Ici, on la fauche une fois par an, fin août, histoire que les graines soient mûres et se ressèment (enfin, comme elles peuvent, on a dit qu'il y avait concurrence !). Et les bulbes d'automne ont le temps de fleurir ensuite. Les lis ayant encore leurs feuilles, mon chéri les contourne lors de la fauche, cela leur laisse le temps de développer leur bulbe et qu'ils ne s'épuisent pas.
Il y a d'autres manières de procéder. On peut faire une fauche en début d'été, et une autre à l'automne. Cela permet à d'autres espèces de prospérer. Par exemple, cette année, on a fauché la partie au fond du jardin plus tôt que d'habitude, et une jolie graminée (je n'ai pas son nom, eragrostis, peut-être ??) en a profité pour fleuri, ce que je ne voyais pas les autres années ! (ci-dessous).


Le terrain étant en pente, on utilise une débroussailleuse portable, mais il m'est arrivé d'utiliser ponctuellement la faux. Même sans rien y connaître, on arrive à l'utiliser à peu près correctement après quelques coups :-)

Je laisse au sol quelques jours ce qui est fauché, histoire que les graines tombent et restent dans la prairie, mais en fait, il en reste beaucoup dans l'herbe coupée. J'ai essayé d'en pailler le potager, mais il a été envahi de graminées : mauvaise idée !
On peut aussi le mettre la fauche au compost, les graines seront au mieux tuées par la chaleur du compost, mais sinon, elles risquent de germer lors de l'utilisation du compost. Enfin de toute façon, mon compost en est plein, de mauvaises herbes ;-)
Pour l'instant, j'utilise toute cette matière végétale fauchée en paillage au pied des arbres et quelques massifs qui sont autour. Et cette année, j'ai carrément paillé des massifs proches de la prairie, inexistants, mais futurs :-) J'ai étalé en grosse couche aux endroits où je compte planter cet automne. Ça devrait ralentir les herbes existantes, mais si ça germe, ça ne sera pas pire que si je n'avais rien fait.
La chose à ne pas faire, c'est de laisser la fauche sur place, car cela enrichirait le sol, au détriment des espèces qui fleurissent.


Cette dernière photo, c'est un peu de la triche. Ma prairie n'est pas aussi fleurie, mais en fait, c'est juste au-dessus. Un reste de gazon japonais semé il y a 6 ans, qui se ressème, mais malheureusement pas dans ma prairie !!


Pour en savoir plus, je vous conseille un très bon livre, écrit par un, voire "le", spécialiste des prairie fleuries : "Prairies fleuries" de Christopher Lloyd.
Et Piet Oudolf, dans son livre "Jardins d'avenir", consacre quelques paragraphes très intéressants aux différents types de prairies existantes selon les climats et types de sol.
D'ailleurs, j'aimerais installer un bout de prairie américaine à côté de ma prairie sauvage, mais ceci sera une autre histoire :-)

Et vous, est-ce que vous avez déjà essayé de fleurir une prairie existante ? Ou avez-vous semé une prairie fleurie, et comment se comporte-elle au fil des ans ? Vos expériences m'intéresseraient :-)


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